Ce blog retrace tous les évènements survenus lors du crash du MD-82 de la compagnie West Caribbean au Venezuela, accident aérien ayant coute la vie à 160 personnes dont 152 Martiniquais et ce le 16 aout 2005, le vol wc 708 au départ de panama fut un vol sans retour, une tragédie pour la Martinique.
Sunday, August 15, 2010
Crash de la West Caribbean : un rapport relance l'enquête
Des débris du McDonnell Douglas MD-82 de la compagnie colombienne West Caribbean.
Le 16 août 2005, un appareil de la compagnie colombienne s'était écrasé au Venezuela causant la mort de 152 Français.
C'était le document de la dernière chance pour les familles des victimes. Cinq ans après le crash aérien de Maracaibo au Venezuela dans lequel 152 Français et huit membres d'équipage ont péri, le rapport de la commission d'enquête vénézuélienne a enfin été communiqué.
Dans leurs conclusions, les auteurs de ce travail d'analyse de l'accident, adressent une recommandation au constructeur américain Boeing. Ils lui demandent de réévaluer «le calage des alarmes sonores de décrochage de l'appareil». Un élément technique qui aux yeux de l'Avca, l'Association des victimes de la catastrophe aérienne qui regroupe plusieurs familles endeuillées, est essentiel. «Ce document tardif pointe une erreur dans la conception de l'appareil qui s'est écrasé», se félicite l'un de ses membres, Daniel Hierso, qui espère enfin pouvoir faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame survenu le 16 août 2005. Ce jour-là, et après une semaine de vacances à Panama, 152 Martiniquais avaient embarqué à bord d'un biréacteur McDonnell Douglas MD-82 de la compagnie colombienne West Caribbean. Quelques heures après le décollage, l'appareil s'était écrasé au Venezuela dans les montagnes de la région de Maracaibo.
Pour l'Avca et ses avocats, ce rapport devrait utilement compléter l'enquête judiciaire menée par le juge d'instruction de Fort-de-France, Albert Cantinol. Au grand dam des familles des victimes, le magistrat ne pointe que des défaillances humaines commises par les pilotes, tous décédés. Sans survivant mis en cause, il ne peut y avoir d'incrimination pénale et le dossier s'achemine donc vers un non-lieu.
Boeing, qui a absorbé McDonnell Douglas en 1997, est directement concerné par ce nouveau rapport. «Nous demandons au juge une discussion technique avec les enquêteurs judiciaires», indique Daniel Hierso, qui veut ainsi obtenir une réponse à une question essentielle. «Il s'agit de savoir si ces alarmes, quand l'avion a chuté, se sont déclenchées trop tard ou non.» L'association va dorénavant vérifier s'il y a déjà eu des incidents similaires avec cette alarme.
Or, pour le juge et les enquêteurs judiciaires, le scénario du crash n'est qu'une succession d'erreurs humaines. Ainsi, le biréacteur MD 82 de McDonnell Douglas trop chargé s'est tout d'abord aventuré dans une zone dangereuse contraignant les pilotes à recourir au dispositif de dégivrage. Un système qui est alimenté par les moteurs lesquels ont perdu de leur capacité. Maintenu en altitude, l'appareil s'est alors cabré. Au lieu de rétablir l'avion, les pilotes, «par crispation», se seraient trompés de manœuvre, accentuant la position délicate du MD-82 et entraînant un décrochage «profond». Irrécupérable. Contre cette version et afin d'obtenir un complément d'enquête, l'Avca a saisi la chambre d'instruction de la cour d'appel de Fort-de-France. Cette dernière se prononcera le 9 novembre prochain. La recommandation du rapport vénézuélien pourrait désormais jouer de tout son poids dans la décision des juges en appel. «Par ailleurs, ce rapport du Venezuela, que nous commençons à analyser, critique sans détour la santé financière de la West Caribbean. Ce tableau édifiant de la compagnie colombienne ne figure pas dans le dossier du juge français», précise Daniel Hierso en poursuivant : «De même, le magistrat de Fort-de-France ne parle pas du manque de formation des pilotes : cela apparaît clairement sous la plume des Vénézuéliens.»
Des sociétés américaines en ligne de mire
Depuis le début de l'enquête, Me Jean-Pierre Bellecave, qui représente 669 des 950 parties civiles, ne croit pas à la version du juge français. «Il y a certes des erreurs humaines, mais il y a aussi des défauts touchant l'aéronef.» Aujourd'hui, plusieurs sociétés, toutes américaines, sont dans la ligne de mire de l'avocat : Boeing, pour l'appareil, Pratt & Whitney pour ses moteurs. Il a aussi dernièrement déposé plainte contre Newvac, une société installée en Floride et qui avait fait appel à la compagnie colombienne, West Caribbean, pour assurer le transport des touristes.
En attaquant ces sociétés, toutes situées outre-Atlantique, l'avocat espère voir aboutir une procédure civile introduite devant les juges américains en vue d'indemniser les familles des victimes. Or cette initiative a été jugée irrecevable et la Cour suprême devrait se prononcer prochainement. Dans l'intérêt financier de ses clients, Me Bellecave espère qu'elle tranchera en sa faveur. En cas d'échec, il restera une autre procédure similaire déjà lancée devant la justice française. À ce jour, seuls quelques proches de victimes ont été indemnisés.
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