DES PROCHES DES VICTIMES DE L'ACCIDENT DU MD-82 SONT ARRIVÉS AU VENEZUELA PARIS/CARACAS (Reuters)
- Une centaine de proches des victimes martiniquaises de l'accident du vol Panama-Fort-de-France sont arrivés à Maracaibo, au Venezuela, pour s'y recueillir et aider à l'identification des corps. Elles seront rejointes par les passagers d'un second vol parti vendredi de Paris pour rallier, via la Martinique, Maracaibo, où sera dressée samedi une chapelle ardente.
DES PROCHES DES VICTIMES DU CRASH SE RENDENT AU VENEZUELA
Jacques Chirac a fait savoir qu'il assisterait mercredi en Martinique à l'hommage national aux victimes de la catastrophe survenue le 16 août au Venezuela, faisant 160 morts, dont 152 Français de Martinique.
Au même moment en métropole, "afin d'associer l'ensemble des autorités publiques à cet hommage", les drapeaux seront mis en berne sur les édifices publics, a fait savoir Matignon.
Une messe sera également célébrée en fin d'après-midi en la cathédrale Notre-Dame de Paris "en mémoire des 160 victimes de l'accident d'avion".
Les Antillais de Paris y sont tous particulièrement invités. De plus, une campagne de dons est lancée par la Fondation de France pour aider ou soutenir les familles, indique le ministère de l'Outre-Mer.
Les élus de Martinique, où le chagrin est immense, ont appelé les proches des victimes à être "très solidaires" et "très courageux" face à l'épreuve qui les attend.
Les premières familles parties de Fort-de-France dans la nuit sont arrivées tôt vendredi matin à Maracaibo à bord d'un vol affrété par les élus locaux. "Environ 120 personnes, des proches et des fonctionnaires, sont arrivées aujourd'hui à l'aube", a déclaré à Reuters Carlos Montiel, responsable local de la Croix-Rouge. "A l'heure qu'il est, ils sont pris en charge par des psychologues dans un hôtel et ensuite ils iront à la faculté de médecine de l'université du Zulia où se trouve la morgue", a-t-il ajouté. Il a précisé que les familles ne pourraient voir les corps en raison de leur état.
"Le but de leur venue, c'est qu'ils prennent conscience de la catastrophe et que les corps sont bien là-bas. Mais personne ne les verra parce que c'est très choquant", a-t-il expliqué, précisant qu'aucune visite n'était prévue sur les lieux précis de l'accident, dans la Sierra de Perija, dans l'ouest du Venezuela. Avant-même leur départ, les autorités et les élus se sont efforcés de préparer les familles à cette perspective.
DES ELUS CRITIQUENT PARIS
"Il ne faut pas que les gens s'imaginent qu'ils vont pouvoir reconnaître les corps de leurs proches, ils ne verront pas leurs morts comme ils ont l'habitude de les voir lors de veillées funèbres", a déclaré le préfet de Martinique, Yves Dassonville.
L'Elysée a confirmé dans la journée le déplacement de Jacques Chirac en Martinique, où la cérémonie prévue mercredi au stade Dillon devrait rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes. "Personne, que ce soit à Paris, Bordeaux ou Fort-de-France, ne peut rester indifférent à la douleur des Martiniquais.
Nous sommes tous en deuil", a déclaré le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, qui s'est rendu jeudi au Venezuela, où il a rencontré le vice-président vénézuélien Jose Vicent Rangel.
Sur le plan judiciaire, le procureur général Gérard Loubens et le procureur Serge Samuel ont affirmé que tout serait fait pour que l'enquête, qui a été confiée à deux juges d'instruction, soit rapide en dépit des contraintes internationales. "Nous avons pour ambition avec le procureur de la République de réunir, d'ici une semaine en principe, l'ensemble des familles des victimes pour parler ensemble de la procédure", a déclaré Gérard Loubens sur France info.
En Martinique, des élus, dont le président indépendantiste du conseil régional, Alfred Marie-Jeanne, ont critiqué l'attitude du gouvernement à propos du déplacement des familles de victimes mais aussi de l'organisation de la cérémonie de recueillement. "Nous avons très mal vécu toutes les maladresses de l'Etat français. Il a fait traîner les discussions pour nous empêcher de partir vendredi", a déclaré Daniel Marie-Sainte, vice-président du conseil régional, qui compte 28 élus indépendantistes sur 41. "Ils ont utilisé des arguments limite, parlant de sécurité, de risques de kidnapping.
C'est un discours de Nord-Européens", a-t-il déclaré Monde, précisant que les élus martiniquais se sentaient "plus proches du bassin caribéen". "Ils pensent que nous sommes des irresponsables.
Nous sommes dans la Caraïbe, nous nous battons pour l'indépendance de notre pays", a-t-il poursuivi lors d'un entretien accordé à Reuters. "En France, ce sont des colonialistes qui nous veulent du bien. Le gouvernement fait du paternalisme, ils nous prennent pour des mineurs, c'est méprisable", a-t-il ajouté.
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