[18 août 2005]
Allocution télévisée enregistrée depuis sa résidence d'été au fort de Brégançon, communiqué de presse de l'Elysée, entretien téléphonique avec son homologue vénézuélien Hugo Chavez : Jacques Chirac n'a pas interrompu ses vacances, mais il a rapidement pris la mesure de la catastrophe aérienne dans laquelle ont péri, mardi, 152 Martiniquais.
Le président de la République est intervenu promptement avec gravité, solennité et émotion. L'Elysée a fait savoir aussitôt que le chef de l'Etat est «en contact permanent avec le premier ministre afin que toutes les dispositions soient prises sur place avec les autorités vénézuélien nes». Rentré de vacances, le secrétaire général de l'Elysée Frédéric Salat-Baroux est chargé d'informer heure par heure le président resté dans le Var.
Devant l'ampleur du drame, Jacques Chirac décide d'envoyer dans l'île le ministre de l'Outre-Mer François Baroin. Le benjamin du gouvernement quitte alors la Creuse, où il passe ses vacances, et rejoint sur le champ Fort-de-France. Depuis les deux hommes sont en contact téléphonique «régulier». Après une première escale en Martinique, Baroin devait se rendre hier à Caracas pour rencontrer le président Hugo Chavez.
Le ministre de l'Outre-Mer a prévu de retourner en Martinique vendredi avant de rentrer à Paris «vraisemblablement» samedi. En 2003, le président avait essuyé une vive polémique après la canicule meurtrière. En vacances au Canada, on lui avait reproché son silence interprété comme un manque de compassion pour les personnes âgées victimes de la chaleur aoûtienne.
Depuis Jacques Chirac a retenu la leçon. «En tant qu'Antillais, j'ai trouvé qu'il a prononcé les bons mots, estime Axel Urgin, spécialiste de l'Outre-Mer au PS. Un tel drame ne doit pas faire l'objet d'une polémique. Le président a bien réagi. J'espère qu'il se rendra en Martinique.»
A Fort-de-France où une cérémonie d'hommage national pourrait avoir lieu la semaine prochaine, on s'attend à la venue de Jacques Chirac. «Rien n'est encore arrêté», explique-t-on au service de presse de l'Elysée.
«C'est encore prématuré pour savoir comment seront représentés les pouvoirs publics. Pour l'instant, nos efforts se concentrent sur l'identification et le rapatriement le plus vite possible des corps», avance-t-on à Matignon où «Dominique de Villepin suit le dossier en personne».
Le principe d'un «jour national de deuil» semble, toutefois, faire son chemin. Il pourrait coïncider avec un déplacement de Jacques Chirac dans l'île. Une île que le chef de l'Etat n'a plus visitée depuis 2002 et la dernière campagne présidentielle.
Bruno Jeudy
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