Pascal Barrand Journal de la Haute Marne
Publié: 18 août 2005
Le deuil qui frappe la Martinique, et plus généralement les Antilles, au lendemain de la catastrophe aérienne survenue au Venezuela, est d'autant plus intense qu'il est amplifié par deux particularités.
Il meurtrit une communauté insulaire, relativement petite et très solidaire. Ce serait beaucoup dire que tout le monde se connaît, mais les liens familiaux y sont tellement forts, que chacun connaît directement ou par proche relation une famille touchée par le drame.
Ensuite, la communauté antillaise forme une diaspora importante et fortement unie sur le territoire métropolitain, qui justifie que ce deuil soit bien un deuil national.
Les départements d'Outre-mer ne constituent pas une sorte de sous-France, ni même de France exotique dont l'unique intérêt est d'y passer les vacances. Ils sont la France, même si ils sont un morceau de France certes éloigné, et il n'est pas inutile de rappeler que les Antillais ont, eux aussi, en des temps de sombre passé, combattus pour la libération du territoire national, ici, en métropole.
Cela, entre autres faits, justifie la solidarité de la nation dans son entier, comme l'a justement souligné le ministre de l'Outre-mer François Baroin.
Il ne fait guère de doute que cette tragédie restera une plaie longtemps ouverte en Martinique, qui ne cicatrisera pas sans difficulté, ni sans amertume ou colère. Les familles endeuillées par le drame vont devoir surmonter leur douleur, et les villes ou villages décimés par la catastrophe vont avoir à en gérer les conséquences humaines et sociales d'une ampleur considérable du fait de ce contexte communautaire spécifique. La gravité d'une tragédie ne se mesure pas au nombre de ses victimes. Ce crash est un tsunami pour la Martinique.
Pascal BARRAND
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