160 morts dans le crash d'un avion colombien au Venezuela, mardi. La majorité des passagers était des Martiniquais. Un bien lourd bilan pour cette petite île des Caraïbes.
Des cris de douleur et de désespoir ont envahi l'aéroport du Lamentin à Fort-de-France, hier après-midi, à l'annonce de la liste des passagers à bord de l'avion colombien qui s'est écrasé mardi dans les montagnes ouest du Venezuela. Aucun des 152 passagers, essentiellement martiniquais, et les huit membres d'équipage n'a survécu. L'appareil, un biréacteur Mc Donnell Douglas de Type MD-82, de la compagnie West Carribean, spécialisée dans les vols vers les Caraïbes, effectuait une liaison entre le Panama et l'île de la Martinique. Il s'est dérouté vers le Venezuela à la suite d'une panne de moteur.
L'avion s'est écrasé entre 3h30 locales et 3h45. Selon le ministre vénézuélien de l'intérieur, Jesse Chacon, le pilote de l'appareil a signalé à la tour de contrôle de Caracas des problèmes mécaniques vers 2 heures locales, à un réacteur, dans un premier temps, et quelques minutes plus tard au deuxième. Les autorités aéroportuaires ont perdu le contact avec lui une dizaine de minutes après cet échange.
Forte explosion
L'appareil a modifié son itinéraire et a demandé à pouvoir atterrir d'urgence à l'aéroport de Chinita, à Maracaibo dans l'ouest du Venezuela, mais il s'est écrasé sur la Sierra de Perija près de la petite ville de Machiques. "Il a commencé à descendre à une vitesse de 7 000 pieds par minute", a indiqué Jesse Chacon. Les premiers témoignages de paysans qui ont vu l'accident signale une "forte explosion".
Sur place, des soldats ont recherché d'éventuels survivants mais leurs efforts pour atteindre l'appareil étaient entravés par d'épais nuages et des pluies dans la zone de l'accident, proche de la frontière colombienne. Les victimes martiniquaises venaient de passer une semaine de vacances au Panama. Ils avaient acheté leur billet par l'intermédiaire d'une agence de voyage locale, située à Rivière Salée.
Tout au long de la journée les familles se sont rendus à l'aéroport de Port au Prince pour s'informer. Mais les nouvelles arrivaient au compte goutte. La radio locale transmettait les témoignages des proches jusqu'à ce que soit établi et rendu public la liste des victimes, par un député martiniquais. Dans une atmosphère insoutenable de pleurs et de hurlements, le député a annoncé un à un le nom des passagers, demandant aux familles de rester pour commencer le travail d'identification. Des pompiers, des psychologues étaient présents pour entourer les proches. La Croix Rouge a également mis en place un dispositif d'urgence. Les autorités de Martinique ont ensuite promis qu'elles faciliteraient les voyages pour permettre aux familles de se rendre sur les lieux de l'accident.
Août marqué par les crashs
Une cellule de crise à été ouverte au ministère des Affaires étrangères en France et une autre a été mise en place à la préfecture de Martinique à Fort-de-France. Jacques Chirac, le président français, a exprimé, hier "sa vive émotion" et a assuré prochainement un entretien avec le président vénézuélien Hugo Chavez pour "que soit éclaircit, dans les plus brefs délais, les circonstances du drame". Il a également demandé à François Baroin, le ministre de l'Outre-mer de "se rendre immédiatement" en Martinique. Ce matin, une quinzaine d'experts français décollait vers le Venezuela pour aider à l'identification des victimes et rechercher les causes de l'accident.
Il s'agit du deuxième accident mortel en cinq mois, pour West Carribean. En mars, un bimoteur de cette compagnie s'est écrasé pendant son décollage de l'île colombienne d'Old Providence, faisant huit morts et six blessés.
Ce mois d'août est marqué par les tragédies aériennes. Le 2, un airbus d'Air France a pris feu à l'atterrissage à l'aéroport de Toronto, mais les 309 occupants de l'appareil ont survécu. Le 14, un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios Airlines s'est écrasé à une trentaine de kilomètres au nord d'Athènes. Les 121 passagers et membres d'équipage sont morts dans la catastrophe.
Céline Coussens
[www.stopinfos.com]
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