FORT-DE-FRANCE (AP)
-- La Martinique en deuil après l'accident du charter colombien de mardi qui a coûté la vie à 152 habitants de l'île. Face au choc subi par tous les Martiniquais, le gouvernement français a tenu mercredi à les assurer de son soutien et de la mise en oeuvre de moyens importants pour identifier et rapatrier les victimes. Un hommage national devrait par ailleurs être rendu mercredi prochain.
«La première décision à prendre, c'est d'abord de bien s'assurer que toutes les familles souffrent le moins possible», a déclaré le ministre de l'Outre-mer François Baroin dès son arrivée mercredi à Fort-de-France.
«Il faut que (les proches des victimes) sachent qu'on est là, qu'ils ne sont pas seuls dans leur douleur», a-t-il dit après avoir rencontré les membres de la cellule de crise installée à l'aéroport.
Un hommage national pourrait se tenir mercredi prochain au stade de Dillon, à Fort-de-France, a également annoncé M. Baroin. Parallèlement, Serge Larcher, sénateur-maire du Diamant et président de l'Association des maires de Martinique, a «invité tous les Martiniquais à venir exprimer leur solidarité avec les familles endeuillées, et ceci dès (jeudi) 9h au stade de Dillon», a-t-il dit sur la chaîne France O Interrogé au terme de la cérémonie oecuménique organisée dans la matinée à l'aéroport du Lamentin, M. Larcher a ajouté que les maires de la Martinique avaient décidé de mettre tous les drapeaux de l'île en berne, et qu'une période de deuil de «deux mois» serait observée.
Lors de cette cérémonie qui a rassemblé près de 250 personnes, François Baroin a tenté de réconforter les personnes présentes et a pris dans ses bras une petite fille en pleurs, qui a perdu ses parents dans le drame. Plusieurs personnes âgées se sont effondrées de douleur.
De nombreuses victimes effectuaient le voyage par l'intermédiaire de leur comité d'entreprise, en famille. M. Baroin devait se rendre à Ducos et dans d'autres localités endeuillées comme Saint-Esprit, Le François et Basse-Pointe, dont 16 concitoyens sont morts. Pour les familles qui le souhaitent, un vol spécial va être organisé sur les lieux du drame, à Maracaïbo (nord-ouest du Venezuela), a précisé le ministre de l'Outre-mer qui souhaite que cela se fasse «le plus tôt possible».
«Entre 160 et 180 personnes seront amenées à se déplacer» car «je souhaite qu'il y ait un représentant, non pas par victime, mais par famille», a-t-il expliqué. «Les gens qui iront à Maracaïbo ne pourront pas rester plusieurs jours», seulement «pendant quelques heures». M. Baroin a assuré que la «priorité» reste «l'information donnée aux familles» des victimes sur les circonstances du drame. Il faut que «chacun dispose du même niveau d'information» sur l'enquête.
Il «faut voir de quelle manière on peut rapatrier les corps, sachant qu'on ne peut pas les rapatrier tant qu'ils n'ont pas été identifiés», a ajouté le ministre qui devait se rendre en fin de journée à Caracas. Il y rencontrera le président vénézuélien Hugo Chavez, les ministres de l'Intérieur et de la Justice, avant de retourner à Fort-de-France.
Depuis Paris, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a prévenu pour sa part que le processus d'identification des victimes pourrait être difficile et prendre du temps. Lors d'un point presse, M. Douste-Blazy a expliqué que le travail portait pour l'heure sur la récupération des dépouilles et leur transfert à la Faculté de médecine de Maracaïbo, où plus de 60 corps se trouvent déjà, avant que les équipes ne procèdent à l'identification des corps.
Des spécialistes français, tant en identification judiciaire qu'en aéronautique, ont été envoyés en Martinique et au Venezuela.
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